Srecko
Raguz a fait ses études aux beaux arts de Zagreb en
Croatie, son pays d'origine.
Très vite c'est la peinture qui est devenue sont champ d'expérimentation
préféré. Doué aussi pour le croquis,
dont le geste rapide traduit aussi bien le mouvement que la
densité du volume, il laisse apparaître, dans la
matière picturale longuement travaillée, cette
spontanéité par des traces entrecroisées
et des détails à peine esquissés.
Le jeu entre la peinture et la peinture se place ici entre
la vivacité du coup de pinceau et la lente élaboration
du tableau : de superpositions en recouvrements, de jour en
jour, de semaine en semaine, jusqu'à ce que l'espace
de la toile soit submergé de matière en couches
plus ou moins diluées, plus ou moins épaisses.
L'artiste est porté à la fois par le désir
d'achèvement de l'oeuvre et , en même temps par
le plaisir de prolonger la phase de réalisation, de
rester dans ce bain de peinture le plus longtemps possible.
Le sujet, lui, se tient en surface, il reste pourtant un alibi
nécessaire avec une récurrence des figures,
mais celles-ci sont traitées comme des costumes, on
peut dire que la peinture est habillée par les figures
et non par l'inverse ...
Raguz admire beucoup Van Gogh pour la couleur, la matière
et la force du geste, mais aussi Balthus, pour le "non
dit", les tons assourdis, la réserve de l'expression,
et encore Olivier Debré, pour la suavité des
couleurs/matières, et enfin Miguel Barcelo, pour la
matière, le geste, la façon d'intégrer
le sujet dans la peinture et parce que c'est quelqu'un de
sa génération avec qui il se sent en connivence.
Marie Aimée
Tirole
Présidente du comité monégasque de l'A.I.A.P.
U.N.E.S.C.O. |